jeudi 25 juillet 2019

Les tests retardataires 2: Dead Space 3



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Bonjour à toutes et à tous ! C'est un plaisir de vous retrouver aujourd’hui pour un nouvel article, et surtout un nouveau "test retardataire". Nous nous étions quitté la dernière fois sur Metro: Exodus, et nous allons ici nous intéresser à un jeu qui a su déchaîner un certain nombre d'avis divers et variés, et s'attirer les foudres d'une partie de la communauté des joueurs: il s'agit bien sûr de Dead Space 3.  Dernier opus de la trilogie originelle, Dead Space 3 nous propose de retrouver l'ingénieur Isaac Clarke quelques années après les événements chaotiques du deuxième jeu dans le but de sauver le monde une dernière fois, et de débarrasser définitivement l'univers de la menace du Monolithe Je préfère avertir les lecteurs quant à la présence potentielle de nombreux spoilers au cours de cet article, mais peut-être donnera-t-il envie aux néophytes de se plonger dans une des meilleures saga du Survival-Horror. Sans plus attendre, je vous propose de démarrer ce test en nous concentrant sur notre premier point, l'aspect visuel du jeu. 

Aspect visuel et technique: un jeu en retard ? 

Resituons-nous: Dead Space 3 est sorti le 5 février 2013 sur PC, Xbox 360 et PS3, quelques-jours donc avant la claque graphique qu'allait nous offrir Crysis 3  (19 février). Ce troisième jeu semble reprendre plus ou moins le même moteur que Dead Space 2, sorti deux ans auparavant. Il est clair que techniquement, pour un jeu de fin de génération 360/PS3, on aurait pu s'attendre à bien mieux, surtout si l'on prend en compte que le jeu a débarqué après Halo 4, et quelques mois avant la première version de GTA 5. Cependant, il faut reconnaître au jeu son optimisation exemplaire, ce qui lui permettait de tourner sur les ordinateurs à tout petit budget, quelque chose d'assez rare pour être souligné. De plus, même si rien ne semble avoir changé visuellement depuis Dead Space 2, la direction artistique de ce troisième volet le rend très agréable à regarder (petit exemple ci-dessous).

Panorama de la planète Tau Volantis, théâtre des événements de Dead Space 3, qui nous rappelle les descriptions des Montagnes Hallucinées de Lovecraft, et donc automatiquement les images de The Thing de Carpenter.

La force visuelle de ce Dead Space se situe dans ses effets de lumières, rien de surprenant cependant car c'était déjà le cas pour les deux premiers jeux. On saluera la première partie du jeu, plus ouverte, permettant l'exploration d'un cimetière de vaisseaux et l'accomplissement d'objectifs secondaires. D'ailleurs, les premières infos du projet avorté Dead Space 4 mentionnaient l'exploitation de ce côté ouvert introduit dans le troisième opus... 

Le retard technique du jeu se retrouve camouflé derrière une admirable direction artistique, couplée à des effets de lumières assez impressionnants, encore aujourd’hui.

Un jeu plus tourné vers l'action que l'horreur? 

C'est sans doute ce que l'on reproche majoritairement à ce Dead Space 3, et je dois dire que je suis plutôt d'accord avec ce point. Dead Space 3 semble reprendre beaucoup de codes du film d'action, ce que l'on remarque notamment dans ses personnages assez stéréotypés, du militaire endurci/gros nounours Carver au méchant fanatique/répliques vides Danik. Logiquement, les défauts des personnages se reflètent plus largement dans l'écriture du jeu et dans le déroulement de son histoire. Le jeu compte énormément de retournements de situations, parfois sous la forme de scènes d'actions à la mise en scène qui rappelle certains passages de la série Uncharted. On a donc un univers fictionnel plus lisse que dans les précédents opus, on peut dire adieu à des épisodes comme la garderie de Dead Space 2 et ses enfants transformés en nécromorphes que l'on découpait au cutter laser. Bon, il ne faut pas tout jeter non plus, Dead Space 3 a ses grands moments, comme l'arrivée chaotique sur Tau Volantis, et la station habitée par des humains cannibales ayant évolués pour survivre dans l'obscurité, un passage très sympathique mais peut-être un peu court. 

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Les cannibales, peut-être mes ennemis préférés de ce troisième épisode. 

Outre ce détail, le bestiaire du jeu n'a pas énormément changé, sauf peut-être la vitesse des nécromorphes qui a été grandement augmentée, ce qui rajoute au stress général dégagé par Dead Space 3.

Bestiaire classique, rapide et efficace, mais sans enfants zombies. 
Nous passerons rapidement sur le système d'artisanat qui n'apporte pas grand chose au jeu, mis à part des armes beaucoup trop puissantes, qui s'avèrent pratiques dans les niveaux de difficulté les plus élevés. C'est donc dans une écriture assez inégale enrobée de clichés scénaristiques que nous évoluons dans le jeu, mais une fois ces détails et les quelques longueurs passés, ce troisième volet prend une direction assez inattendue dans sa dernière partie, à travers l'exploration d'une ancienne cité extraterrestre qui nous rappellera l’influence (et l'angoisse ?) omniprésente de Lovecraft sur les développeurs. Certains n'ont pas apprécié ce niveau, ce n'est pas mon cas. 

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Ange noir de Providence, es-tu là ?

Jusque-là, rien ne justifie les mauvais avis que l'ont peut trouver un peu partout sur internet, signe que le principal problème de Dead Space 3 ne vient sans doute pas du jeu en lui-même. Attendez, je développe. Nous abordons ici, selon moi, un aspect que l'on pourrait aussi appliquer à Mass Effect 3. Que les choses soient claires, Dead Space 3 n'est pas un mauvais jeu, et son côté action (peut-être est-il, d'une certaine façon, parodique ? Pour nous rappeler que l'horreur n'est pas dénuée d'humour...), fonctionne plutôt bien. Le principal problème de Dead Space 3 donc selon moi, c'est Dead Space  2, et notamment sa justesse d’exécution qui le place dans le panthéon du Survival-Horror, aux cotés de Silent Hill 2. En effet, Dead Space 3 n'a pas de scènes aussi puissantes que le début du deuxième jeu avec Isaac en camisole, où encore Isaac qui s'opère l’œil au laser. Le jeu souffre donc de la qualité de son prédécesseur, et les joueurs s'attendaient peut-être à quelque chose d'au moins aussi bien, sinon mieux. 

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Isaac et sa camisole dans Dead Space 2, mémorable. 

Conclusion

Il serait dommage de bouder Dead Space 3, car il a de bonnes choses à offrir, et je puis vous assurer que vous passerez un agréable moment aux côtés de notre ingénieur préféré du jeu-vidéo, aka Isaac Clarke. Il est d'autant plus regrettable que le studio en charge du développement des jeux, Visceral Games, a été fermé par Electronic Arts en 2013, en partie sans doute, car Dead Space 3 n'avait pas atteint ses objectifs de rentabilité. Triste fin donc, pour une franchise qui a su, dès 2008, renouveler le Survival-Horror, là où Resident Evil 5 et Silent Hill: Homecoming avaient échoué à le faire. Il est donc peu probable de voir arriver un Dead Space 4 sur une nouvelle génération de matériel, et c'est précisément là qu'est la principale déception. Dommage.

T.G.


mardi 2 juillet 2019

Critique : The Human Centiped (2010), Chef d'oeuvre incompris (et que l'on ne comprend toujours pas)

Date de sortie: 9 octobre 2010
Réalisateur: Tom Six, belle performance, qui prouve que le talent n'est pas quelque chose de nécessaire pour faire un film. 
Casting: Tout le monde s'en fiche. Vraiment. 


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Bon, il est tant d'abandonner les fioritures stylistiques, la curiosité scientifique, car le sujet d'aujourd'hui n'en a absolument pas besoin. Laissez-moi cependant vous expliquer comment tout a commencé...

Alors voilà, j'ai voulu profiter de mon après-midi de libre pour visionner quelques films d'horreur sur Netflix, simplement afin de me ressourcer avant de commencer Sekiro: Shadows Die Twice en live sur Twitch, à propos ça se passe ce soir, sur ma chaîne Twitch, et vous n'avez pas envie de rater ça. Bon, maintenant que l'instant promo est terminé, je vais tacher de revenir à l'objet de cet article (mais allez vous abonner à mon Twitch quand même: https://www.twitch.tv/smough1809). J'ai donc entamé mon après-midi par un film dont je ne me souviens même plus du nom, avec comme actrice principale Natalie Dormer, alias  Margaery Tyrell dans Game of Thrones. En gros, elle part au Japon chercher sa sœur qui a eu la bonne idée de partir en camping dans la foret la plus hantée du pays, où tout le monde vient se suicider (futée la sœurette). Le film est organisé de la façon suivante: temps mort, jumpscare, fantôme, bouh, temps mort, jumpscare, personnages stupides, mort de l’héroïne, fin, déception. 



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Ah oui, c'était ça le film avec Margaery, c'était pas très très bien. 
Après cet instant de vide, il me fallait changer d'univers, et que vois-je dans les suggestions? Le célèbre The Human Centiped, premier du nom, dont j'ai énormément entendu parlé. J'ai donc décidé de visionner ce film "culte", et me voilà une heure et demie plus tard, avec beaucoup de choses à vous dire. Allons-y sans plus tarder, si vous le voulez bien. 

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L'image et la direction artistique forcent le non-respect. 

Petit point définitions: Le film se range dans la catégorie du Torture Porn, genre qui a su s'imposer avec des films tels que la première trilogie Saw (ne regardez pas le reste, ça ne vaut pas grand chose), Hostel 1 et 2 (on va essayer d'oublier le troisième), Train ou encore l'excellent The Collector, que je vous recommande. Contrairement à l'horreur plus classique qui miserait sur la suggestion, le Torture Porn choisit de tout montrer à l'écran, sans rien cacher aux yeux du spectateur. Je n'ai rien contre ce genre particulier, si tant est qu'il y ait quelque chose au-delà de cette forme d'ultra-violence visuelle. On peut par exemple citer le sous-texte féministe de Hostel 2, ou la nature ambivalente du tueur de la trilogie Saw, qui parviendrait presque à nous faire adhérer à sa philosophie de vie, ou de mort. Dans The Human Centiped, je n'ai absolument rien trouvé, et je n'ai pas vraiment envie de m'infliger un autre visionnage pour vérifier mes constatations. Le film est juste vide, et si je devais le résumer, cela donnerait quelque chose comme : "C'est l'histoire d'un docteur fou qui capture trois personnages mal écrits pour en faire un mille-pattes en cousant la bouche de l'un à l'anus de l'autre, et du coup c'est super, parce que en fait, quand il y en un qui fait caca, ben celui derrière le mange. Vous pouvez financer mon projet ?" C'est puéril et stupide, j'en suis bien conscient, mais c'est vraiment le film tel qu'il nous est présenté. 

Le plus triste, c'est que je n'ai même pas tant de choses à dire que ça. Le film dure une heure et demie, et la seule scène dont je me souviens est précisément celle dans laquelle le personnage en tête de l'expérience défèque dans la bouche du personnage juste derrière. C'est tout ce qui ressort de mon visionnage, et c'est grave. Le pire selon moi, c'est que si l'on regarde les différentes bandes annonces des autres épisodes, on se rend compte que le film se veut choquant, subversif, insoutenable même parfois. En réalité, il est juste répugnant, pas du tout choquant. quelque chose de choquant, c'est John Kramer, le tueur au puzzle dans Saw, c'est aussi la scène finale de Hostel 2, la chute du symbole phallique à grand coups de sécateur, mais The Human Centiped n'est en rien choquant, il dégoutte tout au plus, et c'est la seule chose qu'il fait de bien. On ne se souviendra pas des personnages pour qui il est impossible d'éprouver la moindre émotion, précisément car ils sont juste là pour être torturés. On peut peut-être saluer la performance du docteur, un très bon Frankenstein du pauvre, désireux de défier Dieu et la création, que l'on renommera pour l'occasion, Dr. Frankenstouille. 


Gros début de carrière pour les acteurs. 
Une autre preuve (et sans doute la dernière) du vide abyssal du film se trouve dans l'interview des acteurs, facilement trouvable sur Youtube, dans laquelle ces derniers semblent être incapables de transmettre le thème, ou le message du film, un comble donc. Bref, vous l'aurez aisément compris, je n'ai pas vraiment apprécié le film, mais peut-être ai-je raté quelque chose, et dans ce cas je vous invite vivement à me signaler mes potentiels oublis. Je n'ai pas envie de taper sur le film juste pour lui taper dessus, mais je pense qu'il ne suffit pas simplement mettre des plans atroces pour faire un Torture Porn, c'est toute la difficulté qui est liée au genre, et beaucoup d'autres films font cette erreur, vous n'avez qu'à aller voir du côté de Saw 4,5,6,7, et 8 pour vous en convaincre...

C'est tout pour moi aujourd'hui, je n'ai pas vraiment pris le temps de structurer ma pensée, j'ai préféré écrire au fil de mes idées, juste après mon visionnage, à chaud. Je ne sais pas encore si je vais aller voir du côté des deux autres épisodes, mais si c'est le cas, je ne manquerais pas de vous partager mon avis. Portez-vous bien, et ne regardez pas ce film en famille pour Noël !

T.G.