vendredi 5 octobre 2018

La Nonne/The Nun - Quel dommage (sacré Maurice).



Date de sortie: 19 septembre 2018
Réalisateur: Corin Hardy (Le sanctuaire)
Acteurs principaux: Taissa Farmiga/Sœur Irène (American Horror Story), Demian Bichir/Père Burke, mais prononcé BEUURK en VF (Alien: Covenant), Jonas Bloquet/ce bon vieux Maurice (Valerian)

Bonjour à tous, préparez votre eau bénite, prenez votre Bible et vos crucifix ! Dans cet article, nous allons partir du côté de la campagne roumaine, à travers une critique de La Nonne, spin-off dédié au personnage antagoniste de Conjuring 2: Le cas Enfield, un film qui vaut le coup d’œil et qui, même sans atteindre le niveau du premier volet, reste très plaisant à regarder. 
On ne s'emballe pas, c'est loin d'être la même chose pour La Nonne, et comme indiqué dans le titre, la première chose que je me dis en sortant de la salle fut: "Quel dommage!" Quel dommage en effet, car le film avait les moyens de nous offrir une expérience remarquable, si seulement le fond avait été au niveau de la forme. J'entends par "forme" les décors, vraiment beaux, avec une abbaye qui n'est pas sans nous ramener aux origines du Gothique tel qui fut pensé par Horace Walpole, Ann Radcfliffe, ou M.G. Lewis. Certains plans font leur effet, comme par exemple ce couloir brumeux jonché de croix menant à l'antre du "démon", ou encore les plans aériens montrant la vaste abbaye dans toute sa grandeur, mais les capacités du lieu restent malheureusement sous-exploitées. Les effets spéciaux dans l'ensemble sont de bonne facture, tout comme la gestion de la lumière, mais certains éléments ne passent vraiment pas (des nonnes zombies, seriously guys?).
Attaquons nous maintenant au "fond", et commençons par parler de l'écriture, car il y a pas mal de choses à dire. Je vais aborder ici la version française du film, cependant j'ignore si la VO est au même niveau (ou si elle a subit des dommages par la traduction). Les dialogues ne brillent pas par leur qualités, et certaines répliques cassent l'ambiance du film tellement elles sont risibles (Maurice coucou on parle de toi). La grande majorité des personnages sonnent creux, et même Taissa Farmiga qui fait une sorcière plus que convaincante dans American Horror Story n'arrive pas ici à sortir la tête de l'eau (je ne rigole pas, c'est même Maurice qui doit la sauver), comme quoi un mauvais film peut vraiment "casser" ses acteurs. Le père Burke (BEUURK) est un prototype d'homme d'église, creux aussi, qui fait toujours la même tête (il semble en effet incapable d'éprouver la moindre émotion), et ce bon vieux Maurice ne pense qu'à tringler sœur Irène. Autrement dit, nous avons affaire à des personnages (presque parodiques) tout droit sortis de Scary Movie
Un petit point positif quand même, le père Burke, tout au long du film, semble poursuivi par ses démons du passé, ce qui modèle les visions auxquelles il a accès dans l'abbaye. Il est cependant le seul à subir cette mécanique, alors qu'il aurait sans doute été plus cohérent que tous les personnages aient des visions liés à des événements refoulés (Maurice étant un obsédé, on aurait pu avoir des scènes malsaines bien plus effrayantes, à la manière de Stephen King). Je finirai mon article en parlant du démon lui-même, prénommé Valak, dont on ne sait finalement pas grand chose en sortant de la salle, et c'est quand même dommage pour un film qui lui est consacré. En effet, le cadre du film aurait pu donner lieu à une véritable enquête nous plongeant au cœur des secrets de l'immense abbaye (et des personnages eux-mêmes), quelque chose de bien plus efficace qu'un simple enchaînement de jumpscares sans véritable lien entre eux... 
En fin de compte, je n'ai pas pris plaisir à critiquer La Nonne, je suis sincèrement déçu, car j'attendais beaucoup de ce film, qui semble avoir été produit beaucoup trop vite, sans trop de soin. Malgré tout, si vous souhaitez voir une alternative de bonne qualité, dirigez vous vers Le Rituel, un film Netflix avec pour trame de fond la mythologie nordique, le tout au cœur des forêts du nord de la Suède. C'est effrayant, divertissant, oppressant, beau, bref, ça fonctionne, et ça nous occupera le temps d'attendre Halloween de John Carpenter.

A bientôt pour de nouveaux articles!
Votre serviteur,
T. GALLARD. 

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