dimanche 4 août 2019

Deux ans plus tard: que retenir de Mass Effect Andromeda ?

Note: cet article sera peut-être difficile à suivre si vous n'êtes pas familier avec l'univers Mass Effect, je tenterai néanmoins d'être, comme à mon habitude, le plus accessible possible. Mettez-vous à l'aise, et profitez donc de la lecture. Je ferai également mon possible pour ne pas vous dévoiler toute l'intrigue de Mass Effect Andromeda. 

Bonjour à toutes et à tous, soyez les bienvenus dans un nouvel article dédié à l'héritage mitigé d'une des plus grandes sagas de l'histoire du jeu-vidéo, dont nous avons déjà parlé, Mass Effect. La raison pour laquelle j'écris cet article s'explique par la relation complexe que j'ai pu avoir avec le dernier opus en date, à savoir Mass Effect Andromeda, sorti le 21 mars 2017. Laissez-moi vous en dire un peu plus. Vous l'aurez sans doute déjà deviné, je suis un immense fan de l'univers de Mass Effect, et en particulier des trois premiers jeux, qui bercèrent mes années lycées et m'offrirent ainsi un moyen de contraception des plus efficaces (car pourquoi s’embêter à vouloir des relations quand on peut séduire toutes les races de galaxie ? Je vous le demande). Bref, avec l'annonce d'un quatrième jeu, je décidai en 2016 de refaire un énième marathon de la première trilogie, celle du commandant Shepard, pour me remettre dans l'univers et ainsi instiller l'engouement (arrêtez de dire "hype", s'il vous plait). Mon marathon se passe très bien, je parviens même à sauver tout le monde lors de la mission suicide de Mass Effect 2, sans pour autant arriver à débloquer la fin verte de Mass Effect 3, mais je tenterai à nouveau, en live cette fois sur ma chaîne Twitch (soyez donc aux aguets si cela vous intéresse: https://www.twitch.tv/smough1809). 

Le grand jour arrive, et après quelques heures de téléchargement, je me lance dans l'initiative Andromède aux commandes de mon Pionner dans un tout nouvel univers. Seulement voilà, ça ne prend pas, et au bout d'une dizaine d'heures de campagne, j'éteins le jeu, déçu, pour ne pas le rallumer avant deux ans. Pourquoi donc ? Et pourquoi choisir de lui donner une deuxième chance ? C'est ce que je vais tenter de vous expliquer aujourd'hui. 


Tachons déjà de mettre fin au débat 


Mass Effect Andromeda est-il un mauvais jeu ? Non, bien sûr que non, mais il convient de nuancer certains aspects. Commençons déjà par ce qui a fait jaser plus d'un joueur, je veux bien sûr parler des animations datées des personnages, en particulier les animations faciales. Cet aspect n'a plus forcément lieu d'être aujourd'hui car une grande partie des animations ont été corrigées par des patchs, dont le 1.05 si ma mémoire est bonne. C'est cependant loin d'être parfait, et je me suis surpris à rire aux éclats devant certaines animations incohérentes et grossières, en particulier au sein des scènes de romance. C'est assez rageant de constater que les animations étaient mieux réussies dans Dragon Age Inquisition (grand frère d'Andromeda, sorti le 18 novembre 2014), peut-être même dans Mass Effect 2 (29 janvier 2010, soit SEPT ANS avant). Une fois passé outre ce détail, force est de constater que la direction artistique est au rendez-vous, et que les panoramas des différentes planètes et villes explorables sont un petit plaisir pour les yeux. Le principal problème du passage en "monde ouvert" de la saga vient de l'abondance de petites quêtes secondaires type MMO, ou "Fedex" (aller simplement d'un point à un autre), qui souffrent d'un manque visible d'écriture (encore plus que dans Dragon Age Inquisition selon moi). C'est d'autant plus dommage quand on sait que le jeu est sorti presque deux ans après The Witcher 3, qui, il faut bien l'avouer, est devenu l'une des références en terme d'écriture de quêtes dans le genre du jeu de rôle.

Andromède ne manque pas de panoramas sympathiques.

Une fois viable, Voeld est une planète très agréable à explorer, malgré le manque de bonnes quêtes secondaires.


Une narration décousue


Ce souci d'écriture impacte donc directement la narration de Andromeda, qui en devient décousue. Nous arrivons ici au cœur du problème. Ce qui, à mon humble avis, fait la force de Mass Effect, c'est ce côté "épique" qui permet à la série d'atteindre des sommets et à certaines séquence d'entrer dans le panthéon du jeu vidéo. Aussi, bien que l'on puisse reprocher à Mass Effect 2 son manque d'enjeu, du moins pendant une partie de son scénario, Mass Effect 3 rattrape le tir et offre à la trilogie la conclusion qu'elle mérite (on peut bien faire abstraction des dix dernières minutes de jeu). Mass Effect Andromeda quant à lui, de par ses quêtes vides qui fracturent la narration de l'histoire principale, ne décolle jamais vraiment, et n'atteint que très rarement le niveau des séquences telles que le sauvetage de la citadelle dans Mass Effect, la mission suicide dans Mass Effect 2, ou la fin du génophage dans Mass Effect 3. On pourrait tenter de justifier cet aspect par le fait que Andromeda se situe dans une position de départ différente de la première trilogie. Dans Mass Effect 1, 2, et 3, votre but est simple, sauver toute la galaxie de son extinction prochaine. Dans Andromeda, vous êtes un explorateur chargé de trouver une terre d'accueil pour vous et les espèces qui vous accompagnent, le conflit devient donc un moyen, et non une fin, comme c'était le cas dans les jeux précédents. Le nouveau joueur trouvera probablement son compte dans Andromeda, ce qui sera sans doute plus compliqué pour le joueur chevronné qui sort de Mass Effect 3 et sa bataille finale. En effet, après une bonne dizaine d'heures de jeu, une certaine routine s'installe dans la partie, à travers d'incessants allers-retours entre les planètes qui peuvent gêner même les plus motivés, dommage. 

L'ambiance est réussie sur Port-Kadara.
Les Reliquats, un enjeu scénaristique majeur d'Andromeda, qui sauve le manque d’intérêt d'autres pans de l'histoire.

Conclusion


Consolons-nous, tout n'est pas à jeter dans ce Mass Effect Andromeda, loin de là. Le gameplay souple et sa dimension verticale donnent aux affrontements un côté très plaisant, et la variété des pouvoirs et spécialisations disponibles permet de personnaliser son personnage à l'envie. Les coéquipiers sont pour la "majorité" relativement bien écrits et attachants, avec une mention spéciale pour Drack et Jaal, mes personnages préférés (on oubliera Liam volontiers, comme Jacob ou Vega dans les précédents opus). Andromeda est un jeu très agréable à prendre en main, mais terni par un scénario qui ne décolle pas. Cependant, cet épisode pose des questions intéressantes quant à la place de l'homme dans l'univers, encore plus quand la première trilogie, puisque dans Andromeda, nous sommes les aliens, nous choisissons donc de nous adapter, ou de nous imposer par la force. J'insiste donc bien sur le fait que dans Andromeda, le combat est un moyen, non une fin. Nous finirons donc sur la musique du jeu, sympathique mais pas inoubliable, comme pouvait l'être le thème "Suicide Mission" de Mass Effect 2, ou "Leaving Earth" de Mass Effect 3. En fin de compte, Andromeda souffre indubitablement de la comparaison avec ses aînés,  ainsi que de son retard d'écriture de quêtes secondaires. Il n’empêche qu'avec un peu de recul, le jeu offre un voyage sympathique, et l'on prendra plaisir à explorer la galaxie d'Andromède avec nos nouveaux compagnons, tout en appréciant la conception du Tempête, le vaisseau qui nous accompagnera tout au long de l'aventure. En bref, il serait dommage de bouder ce nouvel opus, qui se réveille vers la fin de son histoire (mais je ne vous en dis pas plus). 

Nous arrivons à la fin de cet article, j'espère qu'il vous aura plu, et qu'il vous aura donné envie de vous plonger dans un jeu qui, de part sa conception et sa philosophie, se démarque nettement de ses aînés. Merci pour ces quelques minutes que vous m'avez accordées. 

T.G. 

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