dimanche 23 décembre 2018

Réminiscences Lovecraftiennes partie 1: Mass Effect

Note: Cet article contient des spoilers majeurs sur tous les jeux Mass-Effect. Il sera peut-être difficile, pour ceux qui n'ont pas fait les jeux, de saisir toutes les références. Je m'efforcerai, cependant, de demeurer le plus clair et accessible possible, bonne lecture.

Bonjour à tous ! Nous nous retrouvons aujourd'hui pour le premier article d'une (longue ?) série consacrée, comme son nom l'indique, aux nombreuses "réminiscences" issues de l'univers de Lovecraft, dans divers médias. Le terme "réminiscence", dans sa définition courante, renvoie à de vagues souvenirs, ou à un emprunt inconscient motivé par une certaine influence - on peut par exemple trouver chez un auteur des éléments renvoyant à un autre auteur, bien souvent un prédécesseur. Ce qui caractérise la réminiscence, c'est qu'elle n'est pas forcément avouée ou apparente au premier plan, il faut bien souvent la déceler. Ainsi, étudier le jeu vidéo Call of Cthulhu sorti récemment sous l'angle de la réminiscence ne sera pas cohérent, car le jeu se présente comme une adaptation directe de l'univers de Lovecraft (à travers le jeu de rôle papier certes). 

Aujourd'hui, il est impossible de ne pas remarquer l'influence de Lovecraft sur de nombreux aspects non pas de notre culture, mais plutôt de nos cultures. Ce cher Cthulhu semble avoir particulièrement la côte, alors que dans la hiérarchie des grands anciens, il n'est finalement qu'une sorte de prêtre envoyé par les anciens, extrêmement puissant certes, mais comparé à Azathoth ou Yog-Sothoth, c'est un petit joueur. Néanmoins, son impact culturel est indéniable, et nous tacherons de le déceler là où il n'est pas forcément évident, et là où il pourrait renvoyer à la pensée artistique globale de l'écrivain H.P. Lovecraft, car il est bien plus qu'un amateur de mollusques cosmiques. Cher lecteur ou chère lectrice, installe toi confortablement, nous partons aujourd'hui aux confins de l'univers, là où se joue le destin de toute une galaxie. Sors ta plus belle combinaison N7, ton manuel de drague intergalactique, passe un coup de fil à Garrus, et vérifie la pression du Mako, nous partons pour Mass Effect.

Ah Mass Effect ! Rien que d'écrire le titre me rappelle de nombreux souvenirs. Des souvenirs agréables, comme par exemple les liens tissés avec les membres de mon vaisseaux, les nombreux morceaux de bravoure que la série offre, l'écriture, la musique... mais aussi des souvenirs plus tristes, comme la perte de certains coéquipiers, mais surtout le dénouement de l'aventure, se dire que l'on est arrivé à la fin d'une des plus belles épopées vidéo-ludiques de tous les temps. Mass Effect, c'est énormément de choses, et le cantonner à l'étiquette de jeu-vidéo serait bien insuffisant. Oui, vous l'aurez compris, j'apprécie énormément cette série, si bien que je lui pardonne Mass Effect Andromeda, qui se laisse difficilement approcher, mais qui vaut le détour (rien que pour son gameplay, sans rire, c'est vraiment agréable à jouer). 

Introduction

Bon, j'arrête de digresser, rentrons dans le vif du sujet, nos nombreuses réminiscences Lovecraftiennes !
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Un Moissonneur 
Qu'est-ce-que Mass Effect? Il convient tout d'abord de préciser que nous nous intéresserons dans cet article aux trois premiers jeux, et laisserons Mass Effect Andromeda de côté. Par conséquence, Mass Effect peut se définir grossièrement comme une trilogie de jeux de role à tendance action sortis entre 2007 et 2012 sur Xbox 360, Playstation 3, et PC. Le joueur y incarne le commandant Shepard dans sa routine quotidienne qui consiste à sauver la galaxie d'une ancienne race extra-terrestre, les Moissonneurs, ayant pour objectif de décimer les autres espèces trop évoluées. Le joueur pourra tisser des liens avec les différents membres de son équipage, la fin du jeu dépendant bien souvent de l'investissement du joueur au sein du monde.



Réminiscences primaires

Commençons par ce qui semble le plus évident, à savoir l'insignifiance de l'être humain dans l'immensité de la galaxie. Ceux qui ont lu Lovecraft savent de quoi je parle, les personnages de sa fiction semblent incapables de stopper la marche du destin, qui se traduit bien souvent par la mort ou la folie. Dans Mass-Effet, c'est un peu pareil, l'espèce humaine n'est désormais plus seule, et doit cohabiter avec les autres espèces, qui sont pour certaines plus avancées et plus puissantes, comme les Asari ou les Galariens. Ces espèces étaient, pour certaines là avant les humains, et seront sans doute présentes après leur extinction, ce qui réduit considérablement notre importance au sein de la galaxie. De plus, les humains n'ont pas toujours leur mot à dire, et personne ne vient les aider quand la Terre se fait sauvagement attaquer au début du troisième jeu (la musique de la séquence d'intro omg). Cependant, contrairement aux "héros" de Lovecraft, Shepard (le joueur), peut renverser la tendance, mais peut aussi lamentablement échouer, ainsi vous pouvez notamment mourir à la fin de Mass Effect 2, sans pouvoir recharger votre partie pour le début de Mass Effect 3
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La Terre et l'assaut des moissonneurs, prologue de Mass Effect 3.


Toujours dans cette thématique du héros Lovecraftien, intéressons-nous au début de Mass Effect 2. Pour ceux qui ne l'ont pas fait, il se trouve que Shepard meurt après l'attaque du Normandy par une espèce alors inconnue. Ainsi, Shepard se trouverait incapable de faire face à la vérité que représente cette espèce, les Récolteurs, et en particulier l'évolution alternative qu'ils proposent (ils kidnappent des humains pour les "transformer"). Tout comme un héros de Poe (donc indirectement Lovecraftien), Shepard atteint les limites de la vie, et reviendra après avoir découvert une autre vérité, celle de l'au-delà, qui lui permettra de faire face aux Récolteurs. 

La folie intergalactique

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Saren, le spectre renégat
Comme nous l'avons évoqué précédemment, les narrateurs de Lovecraft ont la fâcheuse habitude de succomber à une certaine forme de folie à la fin de leur récit. Ceci est dû bien souvent au fait qu'ils ne parviennent pas à appréhender ce qu'ils viennent d'apprendre. Nous retrouvons ce thème dans Mass Effect à travers plusieurs exemples. Dans le premier opus, une mission met le joueur au contact d'une colonie plus ou moins "possédée" par une forme de vie végétale, le Thorien, sur laquelle ils menaient des expériences. Au fur et à mesure que la mission progresse, les habitants de la colonie vont progressivement devenir fous, au point de vouloir tuer Shepard et son équipe. Autre exemple, celui des antagonistes des deux premiers opus, Saren et l'homme trouble. Ces deux personnages peuvent s'interpréter comme des images miroirs du commandant Shepard, car ils ont échoué dans leur propre récit Lovecraftien. Je m'explique: Saren est membre des Spectres, c'est un soldat d'élite formé pour protéger le Conseil, l'instance qui gouverne une bonne partie de la galaxie. C'est un soldat prêt à tout pour accomplir sa mission, même s'il doit sacrifier un bon nombre d'innocents.
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L'homme trouble
Cependant, il se trouve incapable de résister quand il rentre en contact avec les Moissonneurs, qui prennent possession de son esprit. L'homme trouble quant à lui est le dirigeant de Cerberus, une organisation pro-humaine qui n’hésite pas à employer des moyens radicaux pour faire passer les intérêts humains avant ceux des autres peuples. Lui aussi, dans sa quête, se fera endoctriner par les moissonneurs et sera incapable de contrer leur emprise. Ces deux personnages partagent de nombreux points communs avec Shepard: c'est aussi un soldat d'élite membre des Spectres, et il peut choisir, comme Saren avant-lui, de faire tout ce qu'il faut pour réussir sa mission. Il peut également faire le choix de mépriser les autres espèces extra-terrestres à travers les possibilités de dialogue, pour mettre les intérêts humains en avant. Ce qui peut sauver (ou non) Shepard, c'est la dimension du joueur qui décide des actions du commandant, et peut le faire dépasser la condition et l’échec de Saren et de l'homme trouble.

Les moissonneurs, le léviathan, l'aspect visuel

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Le Léviathan, créateur des moissonneurs
L'influence de Lovecraft peut se faire ressentir directement dans l'aspect visuel des moissonneurs, qui partagent certaines similitudes avec des calamars géants (si si, vraiment). Cet intérêt pour les mollusques se reflète dans de nombreuses descriptions présentes dans l'oeuvre de Lovecraft. Une des extensions de Mass Effect 3, intitulée "Léviathan", nous emmène précisément dans les profondeurs d'un immense océan, à la rencontre du peuple à l'origine de la création des Moissonneurs. L'aspect très enquête du DLC n'est d'ailleurs pas sans rappeler la structure de la nouvelle L'appel de Cthulhu, qui trouve elle aussi son dénouement dans l'océan, avec la découverte par des marins de l'entrée de R'lyeh, demeure sous-marine de Cthulhu. Shépard est cependant capable de résister mentalement à cette découverte, et saura utiliser ses connaissance dans son combat pour sauver la galaxie.
Les jeux abordent aussi plus largement la thématique universelle du créateur dépassé par sa création, qui accroît l'aspect dévastateur de la connaissance et des avancées scientifiques qu'elle engendre, notamment le début du cycle de la "Moisson", lorsque que les Moissonneurs décident que certaines espèces sont trop évoluées.  On peut considérer cette thématique à travers le prisme lovecraftien, dans le sens où c'est dans la plupart des cas la soif de connaissance des narrateurs qui les conduit à leur perte. 

Conclusion

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Il y aurait sans doute beaucoup d'autres choses à dire, tellement l'univers du jeu est vaste. J'ai certainement oublié de nombreux éléments, et je m'en excuse par avance. Mon but était de rendre hommage à une saga qui pour moi a eu un impact considérable sur mon identité de joueur, à travers l'impact supplémentaire de Lovecraft, qui devient progressivement de plus en plus important sur nos cultures. J'espère que cet article vous aura plu, car ce fut pour moi un véritable plaisir de vous l'écrire.

A bientôt.

T.G.

vendredi 30 novembre 2018

Netflix: The Haunting of Hill House

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Diffusion: 12 octobre 2018
Réalisation: Mike Flanagan 
Acteurs principaux: Timothy Hutton (Hugh Crain vieux), Henry Thomas (Hugh Crain jeune), Michiel Huisman (Steven Crain), Elizabeth Reaser (Shirley Crain), Kate Siegel (Theodora Crain), Oliver Jackson-Cohen (Luke Crain), Victoria Pedretti (Eleanor Crain)

Bonjour à tous ! J'espère que vous allez très bien, et que vous êtes prêts pour une petite dose de lecture. Cela fait un bout de temps que je veux vous parler de cette série, car il y a énormément de choses à dire, et certaines que l'on a pu lire notamment sur les réseaux sociaux sont assez éloignées de la réalité. Quoi qu'il en soit, la série en elle-même est de très bonne qualité, et nous tacherons au long de cet article, d'identifier ses forces et ses faiblesses, le tout sans spoiler.

La genèse de la série, le roman de Shirley Jackson:

The Haunting of Hill House est en premier lieu un roman écrit par Shirley Jackson (1916-1965) et publié en 1959. Ce qui fait la particularité du roman est qu'il se range du côté de la terreur plutôt que de l'horreur. En clair, l'intrigue se construit sur un certain suspense, une certaine attente de la part du lecteur, plutôt que sur la révélation de l'existence d'une entité maléfique (qui nous ferait éprouver l'émotion caractéristique de l'horreur). Je me suis attelé à la lecture du roman, et il m'est impossible de le considérer comme faisant partie du genre Horreur tel qu'il a été définit par Carroll (voir article dédié). L'ambiance générale du livre m'a rappelé The Turn of the Screw de Henry James, dont je dois l'avouer, je ne suis pas grand fan. En est-il de même avec la série? 
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Ce que la série emprunte au roman:

Indéniablement, la série de Netflix s'inspire du roman, mais à un degré moindre de ce à quoi on aurait pu s'attendre. La série reprend le nom de certains personnages, mais juste le nom, l'histoire qui leur est attribuée est originale. Le reproduction de la maison semble parfaitement respecter la description qui en est faite dans le roman, ainsi l'aspect labyrinthique demeure dans la série. Elle adapte aussi quelques "manifestations" qui se produisent dans le livre, mais elle s'octroie dans l'ensemble beaucoup de libertés, que ce soit pour les personnages, l'intrigue, et les autres manifestations surnaturelles. C'est plutôt une bonne chose, regarder la série ne dévoile en rien les secrets du livre, et inversement. L'oeuvre de Shirley Jackson se distingue aussi par le soin apporté à l’écriture, à la composition en général. J'ai remarqué la même chose dans la série, qui soigne énormément sa forme, mais prend peut-être le risque de délaisser le fond, et l'on pourra regretter quelques longueurs ici et là, et quelques personnages moins bien écrits que d'autres, rien de bien dramatique cependant. 

La série la plus effrayante de tous les temps?

Résultat de recherche d'images pour "the haunting of hill house the most scary"Je me souviens, quelques jours après la sortie de la série, j'ai pu voir sur les réseaux sociaux une certaine abondance d'articles qui décrivaient The Haunting of Hill House comme étant une série particulièrement effrayante, parfois insoutenable. Qu'en est-il réellement? Comme il a été dit précédemment, la série, comme le livre, se construit sur la terreur plutôt que sur l'horreur. Ainsi donc, l'ambiance et l'atmosphère générale deviennent primordiales, et de ce coté-là, la série réussit parfaitement son coup. C'est pesant, glauque, on appréhende chaque recoin de la maison pour déceler chaque apparition, et il y en a énormément! Vous vous surprendrez donc à mettre en pause la série pour chercher le moindre petit indice dissimulé à l'écran, ce qui participe grandement à l’élaboration du suspense. Il y a du coup très peu de jump-scares, ce qui apporte un petit vent de fraîcheur en cette année 2018 (je ne me suis toujours pas remis de The Nun, mais j'ai bon espoir). On regrettera peut-être la fin de la série, qui semble un peu confuse, mais l'adaptation de Netflix fait partie de ces œuvres dans lesquelles le voyage importe plus que la destination. Les habitués du genre apprécieront le voyage, sans qu'il soit pour autant insoutenable, et les novices trouveront une expérience particulière, pesante, parfois angoissante, mais ils en voudront toujours plus. Si vous n'avez pas encore visionné la série, allez-y, ça vaut le coup, et ça vous donnera peut-être envie de lire le livre, et on ne dit pas non à un petit peu de lecture!
Le prochain article sera dédié à l'influence de Lovecraft sur plusieurs jeux-vidéos sortis assez récemment, ainsi chaque article sera dédié à un jeu en particulier. J'espère que cela vous plaira, et je vous quitte sur ces mots!

Bon visionnage, et bonne lecture!

T.G. 

jeudi 22 novembre 2018

Halloween, renouveler la tradition ?

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Date de sortie: 24 octobre 2018
Réalisé par David Gordon Green (et sans doute pas mal chapeauté par Carpenter)
Avec Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak. 

Bonjour à tous ! C'est avec un immense plaisir que je vous retrouve aujourd'hui pour vous donner mon avis sur le dernier Halloween, que j'ai pu voir au cinéma le 31 octobre précisément. Ne vous inquiétez si vous n'avez pas encore vu le film, il n'y aura pas de spoilers majeurs dans cette critique.

J'ai mis en effet pas mal de temps à faire cette critique car je voulais vraiment prendre du recul sur le film en lui-même, et voir si mon avis allait différer après quelques semaines. La réponse est non, ce qui est plutôt positif car j'ai énormément apprécié le film. Je n'attendais pas une révolution du genre, je comptais juste passer un bon moment entre amis, sans me prendre la tête, et je pense que c'est dans cet esprit que l'on appréciera au maximum ce que Halloween a à nous offrir. 
Que ce soit clair, en aucun cas le film ne révolutionne le genre du slasher à l'américaine tel qu'on le connait depuis le premier opus. Cependant, il en utilise les codes à bon escient et nous livre une définition quasi-parfaite de ce que doit être un bon slasher, en ajoutant quand même quelques petites choses (on y reviendra plus tard). Les meurtres sont bien orchestrés, les personnages secondaires (hors Micheal Myers et Laurie Strode) sont caricaturaux (les ados, le docteur Sartain...), les plans montrant Myers sont juste parfaits (l'asile en premier), il n'y a rien à redire sur la musique, et c'est un vrai plaisir de voir Jamie Lee Curtis s'éclater à l'écran. 

Comme je l'ai dit précédemment, le film ne prend pas énormément de risques, ce qui ne le desserre en aucune façon. Les anciens et les fans du premier opus y trouveront leur compte, grace notamment aux nombreux clins d’œil au film de 1978 qu'ils s'empresseront de desseller. Une petite précision: le film s'inscrit comme une suite directe au premier film, et choisit de faire table rase de tout qui a pu suivre l'oeuvre originelle de Carpenter. 
Les nouveaux venus, quant à eux, trouveront dans Halloween un petit vent de fraîcheur par rapport à ce qui a pu sortir dernièrement, et apprécieront le film pour ce qu'il est selon moi, un film destiné avant-tout à faire plaisir, aux novices comme aux initiés. 

Pour finir, je voudrais parler de ce que film suggère, car il tente, indirectement et discrètement, d'ajouter quelques ingrédients à la recette classique du slasher. On s'interrogera notamment sur l'ambivalence du personnage interprété par Jamie Lee Curtis quant à la "relation" qu'elle entretient avec Myers, et la haine qu'elle lui voue. On sera aussi étonné par les capacités physiques de Myers, qui plongent parfois le film dans l'hésitation fantastique (qui est véritablement Myers? Quelle-est sa vraie nature?). On cherchera aussi le sens du masque de Myers, associé à la fascination qu'a le docteur Sartain pour le tueur en série (pourrait-on parler de possession?). Je n'en dis pas plus pour ne pas en dévoiler trop, mais il peut être intéressant de revisionner le film avec ces questions en tête.

Vous aurez donc compris que je valide le film, et que je vous encourage à aller le voir, ne serait-ce que pour passer un agréable moment. Le prochain article sera surement aussi une critique, d'une série cette-fois qui, dernièrement, a fait pas mal parlé d'elle, et sur laquelle il y a énormément de choses à dire. Je vous laisse ici, et j'espère que vous avez apprécié la lecture. A la prochaine!

T.G.   


dimanche 21 octobre 2018

Le thème des pôles dans la fiction: les étendues glacées comme demeure des monstres

ATTENTION, cet article est susceptible de contenir des spoilers sur: Les aventures d'Arthur Gordon Pym de Poe, Vingt-mille lieues sous les mers de Verne, et Les montagnes hallucinées de Lovecraft. 

Ce n'est sans doute pas un hasard si dans Game of Thrones, les marcheurs blancs viennent d'au-delà du Mur, là où le froid et la neige deviennent un obstacle à la vie, sauf pour les robustes sauvageons qui ose y habiter. Ce n'est pourtant pas le seul exemple similaire que l'on pourrait trouver, et ce motif des contrées enneigées semble être même plutôt récurrent, si l'on sait où chercher. Cher lecteur, chère lectrice, il te faut prendre ton plus épais manteau, car aujourd'hui nous partons dans les étendues glacées, et à la rencontre des horreurs qui demeurent là-bas. 

Remontons d'abord jusqu'au début du 19ème siècle, au moment précis où la jeune fille de William Godwin et Mary Wollstonecraft vient d'achever une oeuvre qui perdurera à travers les siècles. Nous parlons ici bien sur du Frankenstein de Mary Shelley, dans sa version de 1818. En effet, dans les dernières lignes du livre, le monstre créé par Victor Frankenstein s'en va, après ses méfaits, mourir dans les lointaines contrées du pôle nord, qui semble être le seul endroit où peut demeurer le monstre. Pourrait-on alors, à travers la fiction, considérer ces étendues glacées (pôle nord et pôle sud) comme impossible à la vie humaine? Les "monstres" seraient-ils les seuls à pouvoir y demeurer? Y-a-t-il, au cœur des glaces, une vérité si horrible qu'elle ne peut nous être révélée? 

Edgar Allan Poe saura peut-être nous aiguiller. En 1838 sont publiées aux Etats-Unis Les aventures d'Arthur Gordon Pym, une aventure maritime qui influencera sans aucun doute Jules Verne et Herman Melville (Moby Dick). Vers la fin de cette histoire d'une centaine de pages, Pym et ses compagnons se retrouvent bloqués au pôle sud sur l'île de Tsahal, aux prises avec la population locale désirant les voir morts. Pym parvient à s'enfuir en bateau à l'aide d'un ami et d'un autochtone prit en otage, jusqu'à la révélation finale et la vision d'une lumière blanche aveuglante. Rien de plus. C'est au lecteur d'interpréter ce qu'il vient de lire. Toujours est-il que Poe ne semble pas vouloir nous révéler directement ce qui se trame aux limites des zones connues. 
Quelques années plus tard, en 1870, Jules Verne tentera aussi le voyage jusqu'au pôle sud, en compagnie du capitaine Némo et de son Nautilus dans Vingt-mille lieues sous les mers. Bien que mieux équipé que Pym, le voyage n'en sera pas moins fastidieux pour le capitaine, forcé de naviguer sous la glace jusqu'aux limites du possible. Il parviendra tout de même à planter un drapeau au pôle, même s'il n'en effleurera que la surface...

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Cependant, un écrivain osera s'aventurer jusque dans les profondeurs même du pôle, et parviendra à conclure magistralement le récit commencé par Poe, se hissant par la même occasion au niveau de son maître, et peut-être même le dépassera-t-il, mais c'est un autre débat. Cet écrivain, c'est Howard Phillips Lovecraft, et l'oeuvre en question, Les montagnes hallucinées, écrite en 1931. Dans cette novella, le Docteur William Dyer découvre les secrets d'une civilisation ancienne demeurant au sein des tréfonds d'une immense chaîne de montagnes au cœur du pôle sud. Tout ceci se conclura sur l'impuissance de l'espèce humaine, qui sert finalement de sujet d'expérience à des créatures beaucoup plus avancées, qui existaient avant nous, et qui resteront bien après notre extinction prochaine. Les étendues ne sont donc pas faites pour l'humanité, elles ne sont que le reflet d'horreurs qui nous tendent les bras, mais sur lesquelles nous n'avons aucune emprise... Un peu comme les marcheurs blancs donc. 

Il existe des cas similaires plus récents, on peut penser à The Thing, The Witcher (le thème du Froid Blanc), ou encore la planète Tau Volantis dans Dead Space 3. Il en existe surement bien d'autres, mais c'est à toi, cher lecteur, chère lectrice, qu'il appartient de les déceler, au péril de ta vie. 

T.G


dimanche 14 octobre 2018

Noël Carroll et le Paradoxe de l'Horreur


Source principale: Noël Carroll. The Philosophy of Horror or Paradoxes of the Heart, Routledge, Chapman and Hall, Inc. New York, 1990. 269 pages. Disponible en anglais et en pdf sur https://guionterror.files.wordpress.com/2010/11/philosophy-of-horror.pdf

Bonjour à toi, cher lecteur (ou chère lectrice), et merci pour ces quelques minutes que tu conçois à m'accorder, et j'espère que le sujet de cette semaine saura capter ton attention. Nous allons parler d'"horreur" en tant que genre, au sens large du terme, dans divers domaines artistiques (cinéma, littérature, jeux vidéos...). Nous allons essayer de comprendre en quoi c'est un genre populaire alors qu'il semble reposer sur des mécaniques qui, à première vue, sont considérées comme "pas particulièrement attirantes". On en profitera aussi pour se pencher sur ce que représente l'horreur aujourd'hui, quels sont ses forces, ses faiblesses, et comment peut-elle évoluer pour continuer à terrifier les générations à venir. Sur ce cher lecteur/chère lectrice, mets toi à l'aise, remémore toi tes pires cauchemars, et prenons ensemble cette route sombre et incertaine de l'horreur. 

En effet, si l'on s’intéresse un tant soit peu au genre de "l'Horreur" aujourd'hui, on peut s'apercevoir que depuis plusieurs années, le genre semble stagner sans parvenir à se réinventer. On peut par exemple citer les films considérés comme "majeurs" sortis récemment et qui se font écho les uns aux autres, comme Conjuring, Annabelle, Sinister, Insidious, jusqu'au très décevant The Nun, reprenant comme antagoniste l'entité démoniaque de Conjuring 2. Je n'ai pas particulièrement de problème avec la plupart de ces films, ils sont mêmes plutôt de bonne, voir de très bonne facture pour certains d'entre eux. Cependant, force est de constater qu'aucun de ces titres "populaires" ne semble faire preuve d'une grande originalité. Il s'agit principalement d'histoires de possession, rythmées plus ou moins de la même façon (cf "les jumpscares ça fait peur, donc faut en mettre partout"). 
Dans son introduction, Carroll cite Stephen King, ce dernier proposant en 1982 une théorie de "cycles de l'horreur" et prédisant la fin de celui qui lui était contemporain. Ce cycle vit l'apparition des films qui allaient influencer grandement la conception du genre, comme L'exorciste (1974), Shining (1980), Halloween (1978), Massacre à la tronçonneuse (1974), ou encore Les griffes de la nuit de Wes Craven (1984). 
On peut émettre l'hypothèse que l'horreur en 2018 fait partie d'un nouveaux cycle, dont l’origine pourrait se situer au début des années 2000 avec Le projet Blair Witch (1999) qui allait lancer la mode de la caméra embarquée/possession (Paranormal Activity, Rec...), et Saw (2005)  qui proposait de mettre l'accent sur la torture aussi bien physique que psychologique, sans rien cacher aux yeux du spectateur. Où en sommes nous dans notre cycle? Le manque d'originalité est-il un signe un signe que sa fin est proche? Pour répondre à cette question, nous allons étudier, à travers le travail de Carroll, les caractéristiques majeures du genre, et les mécaniques qui font son succès. 

Art Horror versus Natural Horror
Qu'entendons nous par "horreur" exactement? Notre première tache va consister à définir et délimiter notre sujet. Il convient donc, d'après Carroll, de faire la distinction entre deux types d'horreurs, Art Horror (littéralement "horreur artistique") et Natural Horror ("l'horreur naturelle").
Commençons par Natural Horror. On peut, par exemple être "horrifié" par la perspective du déclin environnemental, par la guerre, les génocides, et par d'autres catastrophes dites "naturelles". Cependant, ce sentiment n'a rien en commun avec le genre de l'Horreur. Art Horror, au contraire, désigne précisément l'émotion ressentie à travers divers supports artistiques, et dont on reconnait l'existence dans le langage courant. L'Horreur se qualifie aussi par ce que Carroll appelle "l'effet-miroir", par lequel le spectateur va imiter les réactions émotionnelles des personnages qui subissent l'action.
Ces réactions ne se traduisent pas seulement par de la peur, le spectateur doit se sentir menacé, et il doit éprouver du dégoût (beaucoup d’œuvres aujourd'hui se concentrent sur l'aspect peur/sursaut, en oubliant la menace et le dégoût - je ne me suis pas vraiment senti menacé par The Nun en fait). Ainsi, comment expliquer le fait de pouvoir aimer éprouver ces émotions? Comment pouvons-nous vouloir consommer de l'horreur? Tâchons de répondre à ces questions dans ce qui suit.

The Paradox of Fiction
Une nouvelle mécanique entre ici en jeu, c'est le Paradoxe de la Fiction, mais qu'est-ce que cela signifie au juste? Carroll, dans son ouvrage, procède à un examen scientifique de plusieurs théories, afin de trouver celle qui correspond le mieux à son objet d'étude. Ainsi, pour résumer le point de départ de Carroll: "Nos réactions émotionnelles impliquent que l'on croit à l'existence de personnages fictionnels, alors que simultanément, en tant que spectateurs informés, nous sommes présupposés ne pas croire à l'existence de ces personnages." Il faudrait alors croire et ne pas croire en même temps... C'est plutôt bizarre comme théorie non? Le nom de "paradoxe" est donc particulièrement bien trouvé ici.
Avançons donc, au fil de la pensée de Carroll, jusqu'à la solution au paradoxe, la Théorie de la Pensée, et prenons, comme Carroll, l'exemple de Lovecraft. Si l'on pense aux créatures lovecraftiennes et aux descriptions qui en sont faites, on se rend compte que les Grands Anciens sont un amas de caractéristiques qui sont effrayantes et menaçantes, et nous sommes donc "art-horrified". La subtilité se situe dans le fait que nous sommes non pas horrifiés par l'existence de ces créatures, mais plutôt par l'idée que l'on se fait d'elles. Il n'y a donc plus besoin de faire semblant de croire à l'existence de tels monstres (nous savons qu'ils sont fictionnels), car si les descriptions et les suggestions sont suffisamment bien amenées, la pensée suffit à déclencher la bonne réponse émotionnelle, d'où le nom de cette théorie.

The Paradox of Horror
Cependant, le Paradoxe de la Fiction ne suffit pas pour expliquer l'attrait du genre. D'après Carrol, nous sommes attirés par la composition de l'oeuvre horrifique (alors du coup l'article The Philosophy of Composition de Poe serait toujours d'actualité? A méditer.). Selon lui (Carroll, pas Poe, on digresse), on ne prend pas forcément de plaisir dans un événement tragique, mais plutôt dans la manière par laquelle cet événement prend place au sein de l'intrigue. Ceci explique pourquoi une série de jumpscares sans lien entre eux n'a tout simplement aucun intérêt (on comprend donc pourquoi un bon nombre de films échouent, tout simplement parce qu'ils n'accordent pas assez d'importance à la composition, l'écriture, la structure narrative...). Le genre de l'horreur joue beaucoup autour des procédés d'enquêtes et de découvertes de preuves. Certaines œuvres emploient aussi le thème du voyage, de l'exploration. Quoi de plus attirant, en effet, que le plaisir due à la Découverte?

L'horreur aujourd'hui: conclusion et remise en question
Comme nous l'avons vu précédemment, il semblerait que le problème principal des productions actuelles soit le manque d’intérêt pour la composition. Rassurons nous tout de même, il y a eu, depuis le début des années 2000, des œuvres particulièrement marquantes, aussi bien dans le domaine du cinéma que dans celui du jeu-vidéo (Silent Hill 2, Dead Space...), ou de la littérature. Les "créateurs" ne sont donc pas tous portés disparus, et un certain renouveau pourrait prendre place d'ici quelques temps.
Carroll conclue son travail en faisant la remarque suivante: il semblerait que les cycles d'horreur émergent lors de périodes troublées, où le stress social et les angoisses de l'époque trouvent dans le genre de l'Horreur leur moyen d'expression. On notera que Stephen King émet sa théorie des cycles en 1982, soit sept ans avant la chute du Mur de Berlin, ce qui pourrait correspondre à une hypothétique fin de cycle. Je vous laisse méditer et mettre en rapport l'atmosphère actuelle et le nombre de films d'horreur sortis depuis ces dix-huit dernières années.

Ce fut un plaisir de vous écrire cet article, puisse-t-il vous apporter quelque chose, aussi insignifiante soit-elle.

T.G. 

vendredi 5 octobre 2018

La Nonne/The Nun - Quel dommage (sacré Maurice).



Date de sortie: 19 septembre 2018
Réalisateur: Corin Hardy (Le sanctuaire)
Acteurs principaux: Taissa Farmiga/Sœur Irène (American Horror Story), Demian Bichir/Père Burke, mais prononcé BEUURK en VF (Alien: Covenant), Jonas Bloquet/ce bon vieux Maurice (Valerian)

Bonjour à tous, préparez votre eau bénite, prenez votre Bible et vos crucifix ! Dans cet article, nous allons partir du côté de la campagne roumaine, à travers une critique de La Nonne, spin-off dédié au personnage antagoniste de Conjuring 2: Le cas Enfield, un film qui vaut le coup d’œil et qui, même sans atteindre le niveau du premier volet, reste très plaisant à regarder. 
On ne s'emballe pas, c'est loin d'être la même chose pour La Nonne, et comme indiqué dans le titre, la première chose que je me dis en sortant de la salle fut: "Quel dommage!" Quel dommage en effet, car le film avait les moyens de nous offrir une expérience remarquable, si seulement le fond avait été au niveau de la forme. J'entends par "forme" les décors, vraiment beaux, avec une abbaye qui n'est pas sans nous ramener aux origines du Gothique tel qui fut pensé par Horace Walpole, Ann Radcfliffe, ou M.G. Lewis. Certains plans font leur effet, comme par exemple ce couloir brumeux jonché de croix menant à l'antre du "démon", ou encore les plans aériens montrant la vaste abbaye dans toute sa grandeur, mais les capacités du lieu restent malheureusement sous-exploitées. Les effets spéciaux dans l'ensemble sont de bonne facture, tout comme la gestion de la lumière, mais certains éléments ne passent vraiment pas (des nonnes zombies, seriously guys?).
Attaquons nous maintenant au "fond", et commençons par parler de l'écriture, car il y a pas mal de choses à dire. Je vais aborder ici la version française du film, cependant j'ignore si la VO est au même niveau (ou si elle a subit des dommages par la traduction). Les dialogues ne brillent pas par leur qualités, et certaines répliques cassent l'ambiance du film tellement elles sont risibles (Maurice coucou on parle de toi). La grande majorité des personnages sonnent creux, et même Taissa Farmiga qui fait une sorcière plus que convaincante dans American Horror Story n'arrive pas ici à sortir la tête de l'eau (je ne rigole pas, c'est même Maurice qui doit la sauver), comme quoi un mauvais film peut vraiment "casser" ses acteurs. Le père Burke (BEUURK) est un prototype d'homme d'église, creux aussi, qui fait toujours la même tête (il semble en effet incapable d'éprouver la moindre émotion), et ce bon vieux Maurice ne pense qu'à tringler sœur Irène. Autrement dit, nous avons affaire à des personnages (presque parodiques) tout droit sortis de Scary Movie
Un petit point positif quand même, le père Burke, tout au long du film, semble poursuivi par ses démons du passé, ce qui modèle les visions auxquelles il a accès dans l'abbaye. Il est cependant le seul à subir cette mécanique, alors qu'il aurait sans doute été plus cohérent que tous les personnages aient des visions liés à des événements refoulés (Maurice étant un obsédé, on aurait pu avoir des scènes malsaines bien plus effrayantes, à la manière de Stephen King). Je finirai mon article en parlant du démon lui-même, prénommé Valak, dont on ne sait finalement pas grand chose en sortant de la salle, et c'est quand même dommage pour un film qui lui est consacré. En effet, le cadre du film aurait pu donner lieu à une véritable enquête nous plongeant au cœur des secrets de l'immense abbaye (et des personnages eux-mêmes), quelque chose de bien plus efficace qu'un simple enchaînement de jumpscares sans véritable lien entre eux... 
En fin de compte, je n'ai pas pris plaisir à critiquer La Nonne, je suis sincèrement déçu, car j'attendais beaucoup de ce film, qui semble avoir été produit beaucoup trop vite, sans trop de soin. Malgré tout, si vous souhaitez voir une alternative de bonne qualité, dirigez vous vers Le Rituel, un film Netflix avec pour trame de fond la mythologie nordique, le tout au cœur des forêts du nord de la Suède. C'est effrayant, divertissant, oppressant, beau, bref, ça fonctionne, et ça nous occupera le temps d'attendre Halloween de John Carpenter.

A bientôt pour de nouveaux articles!
Votre serviteur,
T. GALLARD. 

dimanche 16 septembre 2018

Welcome to the "Cabinet" !

Bienvenue à toi, qui, ainsi égaré(e) sur la vaste toile, te retrouves sur cette page et te demandes sur ce que tu vas pouvoir y trouver. Eh bien, comme son nom l'indique, le "Cabinet of Curiosities" est un lieu où se trouve bon nombre de choses atypiques, inhabituelles, et peut-être même effrayantes pour certaines d'entre elles. 
En effet, dans le cadre de mes études et de mes recherches en littérature américaine, et plus particulièrement sur Edgar Allan Poe et H.P Lovecraft, j'ai pu me rendre compte de l'impact qu'avaient eu ces auteurs sur notre culture actuelle, surtout dans le domaine de l'horreur, au sens très large du terme. Je m'emploierai donc, grâce à des articles divers et variés, à partager mes recherches, ses sources, en lien avec la vision de l'horreur que nous avons aujourd'hui, et qui semble stagner depuis plusieurs années, au cinéma, en littérature, et plus particulièrement dans les jeux-vidéos. Quelles-en sont les raisons? Avons-nous atteint les limites de notre imagination? Sommes-nous obligés d'avoir recours à des "screamers" pour déclencher un sursaut et instiguer cette sensation désagréable qu'est la peur? D'ailleurs, cette peur est-elle forcément désagréable? 
Beaucoup de questions semblent se bousculer et restent en suspens, elles "flottent", comme le dirait un clown tristement célèbre... Nous allons ici essayer d'y répondre, et trouver, à travers nos recherches, un semblant de divertissement.

Merci d'avance pour ton temps et ton attention, tes suggestions sont les bienvenues, et puisses-tu, au cours de ces lignes, trouver ce que tu cherches.


T.G